Salle de spectacles pluri-IN-disciplinaire

L’avant Baie : 10 questions à François Guedon

L’avant-Baie.

On vous enjoint à découvrir les spectacles de la Baie et vous nous faites confiance, il est normal que l’on s’assure d’accueillir des artistes conformes à vos attentes.

ils devront donc désormais répondre à un questionnaire éprouvé gageant du sérieux de leur spectacle, avec l’unique garantie qu’aucune question ne permettra d’apporter la moindre réponse pertinente.

C’est François Guédon qui s’y colle, avant de nous offrir son spectacle « l’affaire Guédon» le 11 février prochain, pour lequel on vous intime l’ordre de venir !

Bonjour François ! Tu te présentes comme un féru de littérature, qui souhaite réconcilier Racine et Nabilla. Te désoles-tu toi aussi qu’il devienne si rare d’avoir lu tout Nabilla ?

Tout le naufrage de l’éducation est là. Je ne saurais que trop vous conseiller son premier ouvrage “Allô ! Non mais allô quoi !” un pamphlet brûlant sur l’incapacité communicationnelle de l’homme du XXIème siècle.

Lequel de ces dramaturges conseillerais-tu à un débutant cherchant une œuvre facile à comprendre ?

Anniversaire oblige, je conseille évidemment la lecture de Molière qui, 400 ans plus tard, n’a pas perdu une ride. J’attends d’ailleurs avec impatience la nouvelle version du “Médecin malgré lui” par Didier Raoult.

Tu dis mépriser la culture élitiste, qu’il y a des choses à prendre partout, ce pourquoi dans ton spectacle tu n’hésites pas à faire s’exprimer les anges de la téléréalité en alexandrins. Mais n’est-ce pas de l’élitisme d’en limiter l’accès à ceux qui savent compter jusqu’à 12 ?

Au contraire ! Même s’il excède de 2 les 10 doigts, 12 est un nombre incroyable. Pas pour les 12 apôtres, mais parce que 12 c’est avant tout le degré moyen du vin de Bordeaux. On ne peut pas faire plus français.

Ton spectacle en forme de procès se veut être un savant mélange de culture littéraire française et de culture populaire, et c’est le cas. Mais nous notons l’absence inexpliquée du foot.

De ce fait, merci de corriger cela en commentant selon les règles littéraires établies « Clermont/Rennes : sortie de but à la 72ème » :

Ah non je ne peux pas vous laisser dire cela ! Comment ne pas voir quand j’aborde le sujet de la philosophie l’influence d’Éric Cantona sur ma pensée avec cet aphorisme platonicien : “Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est qu’elles pensent qu’on va leur jeter des sardines.”

Tu as déjà choisi de naître en Poitou-Charentes, pour quelle autre cause imagines-tu pouvoir t’engager ?

La soif dans le monde. C’est mon côté Miss France.

Tout le monde connaît Frédéric Guedon, célèbre coureur cycliste qui a remporté la Ronde du Pays basque 1985. Dirais-tu qu’avoir un nom est plutôt un facilitateur ou un héritage lourd à porter ?

J’ai longtemps hésité à écrire un triptyque hommage à Fréderic Guédon composé d’un premier spectacle “François Guédon perd les pédales”, suivi d’un retour sur scène 2 ans plus tard avec “François Guédon se remet en selle”, pour finir sur une troisième pièce plus introspective intitulée : “La tête dans le Guédon”.

C’est la troisième fois que ton spectacle est programmé à la Baie, après deux reports pour des motifs sanitaires un peu faciles. Quel mot d’excuse rêverais-tu de fournir pour justifier une troisième absence ?

Je pense que la seule chose qui puisse me faire rater ce spectacle, ce serait si le gouvernement décidait d’une hausse des taxes sur le vin. Vous me verriez alors manifester dans tous les PMU de France et de Navarre. Je suis humoriste certes, mais gilet rouge avant tout.

Tu joueras donc le 11 février à la Baie des Singes, date anniversaire de l’apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous. Pourquoi avoir choisi cette date ?

Parce que durant mon adolescence je fus une véritable grenouille de bénitier, effectuant plus de 10 pèlerinages à Lourdes. J’y ai découvert la miséricorde, l’humilité mais surtout, au détour des bars entourant le sanctuaire, la chanson paillarde “Un jour la petite huguette” qui a eu une influence capitale sur l’ensemble de mon œuvre.

Tu seras évidemment d’accord pour dire que jamais une interview ne t’a permis de présenter ton spectacle aussi bien. Mais souhaites-tu ajouter quelques mots ?

Je pense que la meilleure manière de se préparer pour mon spectacle serait de méditer sur cette réflexion de Nabilla : « Je connais Jean Valjean mais je sais pas c’est qui, c’était un clochard ? ». Voilà.

Nous avons mal compté et donc oublié de t’envoyer cette dixième question, quelle réponse souhaites-tu cependant y apporter ?

(silence)

Merci François d’avoir bien voulu répondre à ces questions que tout le monde se pose, en espérant qu’aucune ne t’ait mis dans une situation délicate en appelant une réponse digne de sens.

Et pour découvrir François Guédon peut-être un peu plus en détail, c’est vendredi 11 février à La Baie et ça se réserve : ICI !