Salle de spectacles pluri-IN-disciplinaire

Résidence Lazzi Serpolet

Dans un souci constant de combler toute forme de vide avec des gens qui remuent, la Baie des Singes accueillaient il y a peu une énième résidence d’artistes un peu moins bruyants que d’habitude mais pas moins farfelus.

Si la plupart viennent pour taper sur des trucs et souffler dans des machins, ceux là sont presque arrivés en sabots mais avec l’équipement d’une station orbitale. Voilà déjà de quoi titiller notre curiosité.

Une demi-douzaine de PC connectés pour autant d’écrans, des clés USB plein les poches et un vidéo-projecteur nous laissaient croire à un séminaire de courtiers à ceci près qu’on y croise sans doute plus rarement une contrebasse ni un type traînant des pleins seaux de cailloux (???). Bref, on a de quoi se demander ce qu’il va se passer en s’attendant à quelque chose de peu commun.

Et c’est le cas ! La compagnie Lazzi Serpolet a choisi l’un des plus grand chef d’œuvre de l’histoire du cinéma (en l’occurrence un western avec Bud Spencer dont aucun d’entre nous n’a retenu le nom) en reprenant l’intégralité de la bande son à leur compte et en live devant le public, des dialogues évidemment jusqu’à la musique et les bruitages.

Ces deux velus un poil rustres découvrent qu’ils ont chacun une conception de l’éducation radicalement différente.

 

Du coup non seulement nous étions rassurés de voir que les seaux de cailloux n’étaient pas là pour nous être jetés dans la courge, mais en plus le résultat est assez bluffant, tant bruiter un film en direct pendant qu’on écoute Bud Spencer deviser sur la conception freudienne du contrôle technique d’une charrette s’est avéré exotique.

Bref, nous avons eu droit à une avant-première ultra privée de 30 minutes et tant pis pour la redondance : ça promet d’être prometteur ! Vous pourrez dire « je le savais ».